Retour de boomerang
Kayakee était en entretien avec sa supérieure ce matin.
J’ai entendu une partie suffisamment conséquente pour comprendre que c’était pas glorieux.
Manque de précision, actions pas menées jusqu’au bout, désorganisée, ne respecte pas les consignes qui lui sont données. Rien qui ne me surprenne finalement.
J’ai été étonnée d’entendre qu’elle a essayé de me mettre ça sur le dos en prétextant que j’entravais son travail du fait de mes nombreuses absences.
(tellement absente que j’ai même pas réussi à solder tous mes jours de RTT cette année mais bon, passons...)
"Je suis fatiguée de vos excuses et cela n’a rien à voir. La situation est ce qu’elle est, c’est à vous de vous adapter.
Pas aux autres de s’adapter à vous. Chacun fait des concessions et s’organise en conséquence des emplois du temps..
Elle y arrive bien, elle. Pourtant, son emploi du temps est nettement plus chargé que le vôtre."
En réalité, la sévérité de sa supérieure m’a beaucoup surprise.
Je m’étais toujours questionnée sur les raisons qui l’avait poussée à ne pas retenir ma candidature pour ce poste.
Officiellement "je me serai ennuyée". Quelque part, c’est pas faux. Mais je sais aussi que cet ennui m’aurait poussé à explorer d’autres horizons, et peut-être à empiéter sur le domaine d’autres personnes.
Officieusement, mes collègues proches m’avaient dit que ma chef ne voulait pas me perdre dans son équipe.
Mais peut-être qu’il y a aussi le fait que je ne suis pas aussi maniable que Kayakee.
Bien sûr, avec moi, elle n’aurait jamais eu les problèmes qu’elle rencontre actuellement mais nous en aurions sans doute eu d’autres et jamais elle n’aurait pu s’adresser à moi de cette façon.
Le rapport hiérarchique aurait été difficile à instaurer. Je crois que ça l’aurait gênée de travailler "en partenariat" avec quelqu’un.
Mais bon, on ne le saura jamais !
Quand elle est sortie, j’ai senti qu’elle était retombée sur Terre. Elle avait pris beaucoup trop ses aises ces derniers temps, cela lui montait à la tête.
Maintenant que le cercle dans lequel elle gravitait a quitté la société, elle se retrouve seule.
Elle n’a même pas cherché à se battre pour récupérer sur mon absence.
Demain, entretiens !
C’est une sensation bizarre. Comme si je savais déjà que je quittais l’entreprise. Que c’était dans la poche !
Je suis déjà dans l’optique de mon départ. J’ai trié des papiers et des dossiers au bureau, préparé le transfert des procédures et la passation de poste.
Je ne me sens plus concernée par les problématiques actuelles de l’entreprise.