Une fois sur place, nous faisons le constat alarmant des parents qui viennent parce que leur enfant de 9 ans tousse un peu… Heureusement, y avait pas grand monde...l’hôpital est à 10 minutes de la maison mais il est tellement miteux…
1h30 plus tard, nous étions de retour à la maison.
Rien d’alarmant. Peut-être une quinte de toux qui l’a fait vomir. Bon. On doit la surveiller toute la nuit quand même.
3h. Josh se lève en sursaut et va vomir.
Il ne s’arrête pas jusqu’à 5h…
Je dépose Tori à la crèche, en retard.
Je dois passer au parking mais souterrain récupérer les clés du boulot de Josh, je ne trouve pas de place pour me garer...j’arrive à 8h50 au bureau pour une reunion avec la DG à 9h...La crèche m’appelle à 11h30 pour me signaler que Tori a vomi son repas. Puis à 12h30, selles liquides.
Je la récupère à 13h. Pas de place pour le garer devant la maison, je suis obligée de laisser la voiture devant la forêt.
Josh est amorphe dans le canapé. Vidé au sens propre comme au figuré.
Journée...difficile.
Depuis quand n’ai-je pas eu une journée facile ? Agréable ?
Nous sommes samedi. J’ai dormi 7h d’affilées et ça m’a fait un bien incroyable !! ! Ne jamais sous-estimé une bonne nuit de sommeil.
Le reveil à 5h43 a piqué un peu mais on a connu pire.
Pourtant, le week-end s’annonce, encore une fois, nullissime…
Y a une épidémie à la crèche à laquelle s’est ajoutée des conjonctivites.
Tori a été en vacances avec son Papa pour une petite semaine.
Les 2 premiers jours, elle a récupéré et dormi énormément. La crèche l’épuise, elle est malade toutes les 3 semaines et elle n’y dort pas hyper bien depuis qu’elle est dans le dortoir, ça m’attriste. Nos soirées sont difficiles parce qu’elle est fatiguée et énervée.
Et moi, j’angoisse.
Encore.
Je me rends compte que je me sens souvent malheureuse. Parfois, je suis sur les nerfs aussi. Il y a les restes des journées de travail qui m’ont bien saoulées mais aussi, le fait que la soirée ne se deroule pas très bien depuis plusieurs semaines maintenant.
J’en veux beaucoup à Josh. Je sais même pas vraiment pourquoi parce qu’il fait des efforts monstrueux.
La vérité, c’est qu’on a plus de vie, on se voit à peine la semaine, nos moments à deux sont quasi-inexistants. C’est vraiment dur. Un bébé, quand on a un travail prenant, ça met le couple à rudes épreuves.
Je suis allée voir quelqu’un, un peu comme John Coffey, like the drink but not spelled the same.
C’était une expérience un peu curieuse. Il a senti qu’une crise approchait.
Et, étrangement, je savais que j’en étais pas loin. J’essaie d’être plus à l’écoute de mon corps, même je ne lui laisse pas beaucoup de place dans mon quotidien.
Le point de rupture était tout proche parce que je dors que quelques heures par nuit et que j’enchaîne les journées. Ça faisait des jours que j’avais des acouphènes.
Il a également ressenti très nettement ma fatigue. En même temps, elle se voit comme le nez au milieu de la figure.
Je dois y retourner dans 3 semaines. Je pensais faire un rapide aller-retour mais la ligne est en travaux et je ne me sens pas capable de conduire 6h d’un coup. Alors, j’hésite. Mais je ne devrais pas. Je dois tout faire pour aller mieux parce qu’on est une famille maintenant. Mon bébé a besoin de sa maman. Et d’une maman heureuse, ce serait mieux…
Et puis...mardi, nouveau signal d’alarme de mon corps.
Énorme éruption cutanée. Une crise d’urticaire aiguë assez sévère pour que je sois obligée de consulter et prendre des antihistaminiques. Le verdict du médecin est une crise liée au stress et à la fatigue. Je ne me trouve pas plus stressée ni fatiguée que d’habitude. Mais, ça dure.
Ce n’est plus juste quelques jours. Ce sont des semaines, voire des mois...
Josh dit John Coffey a transformé les convulsions en problème de peau.
En attendant, je rêve de passer une semaine à l’hôtel. Même juste une nuit.
La perspective de dormir plus de 5h d’affilées serait un véritable luxe.
Tori a percé 3 nouvelles dents supplémentaires, marche à 4 pattes, se tient debout et assise.
Des progrès fulgurants ! Là, elle recommence à être un bébé difficile. Elle ne veut plus faire de sieste, elle ronchonne.
Je crois que le pic des 9 mois est là.
Josh a enfin eu la promotion tant espérée. Je suis contente. il le mérite tellement. Il s’épanouit au travail.
Quand il rentre, il est heureux de me parler de ses accomplissents de la journée. C’est chouette de le voir comme ça.
La seule ombre dans notre tableau, c’est le menu temps qu’il nous reste à la fin de la journée pour être avec Tori. Notre temps personnel n’existe plus.
Et encore, Tori va au lit autour de 18h30. On est chanceux.
Non.
Je devrais plutôt dire qu’on est des super parents. J’ai hyper bien géré son sommeil. J’ai tenu tête à tout le monde et j’en suis bien contente.
Les gens sont toujours surpris par cette heure mais en vérité, on doit partir à la crèche à 7h30 pour que je sois au bureau à 8h. Tori se reveille en général autour de 6h30. C’est un rythme soutenu le matin. Difficile.
La dernière fois que j’ai eu un tel rythme c’était au lycée, contrainte par le bus qui passait à 7h10 dans une commune voisine.
Et puis, y a le rendez-vous avec le neurologue qui plane au dessus de moi. Il est probable que j’ai déclaré une forme d’épilepsie. Et, comme je suis incroyablement stressée et angoissée par la vie en ce moment, ça n’arrange pas trop les choses. J’ai eu un nouvel épisode d’évanouissement au début du mois. J’étais seule donc je ne sais pas ce qui s’est réellement passé...Juste qu’avec les hématomes que j’ai eus, ma chute a dû être violente.
Le plus dur, franchement, c’était pas les 3 premiers mois post partum...c’est la suite, avec la reprise du boulot.
Entre la charge domestique et le temps parental, je m’oublie. J’arrive plus à rien.
J’ai beau me répéter que mes activités sont temporairement terminés, le week-end reste un moment difficile. C’est vraiment là que je réalise qu’entre le domestique et la charge parentale, le temps que je consacre à moi-même est...inexistant.
J’ai beau faire et refaire mon agenda, je suis épuisée et le temps que je réussis à me libérer est très souvent passé à...boire mon café sur le canapé dans le silence.
Franchement, on a quand même beaucoup de chance d’avoir un bébé calme et souriant. Elle a été grognon ces derniers jours mais rien de dramatique. En tout cas, c’était largement gérable après tous les pleurs de décharge que nous avions enduré les premiers mois.
Je ne me souviens plus si je l’ai écris quelque part mais elle se met aussi à 4 pattes depuis 3 bonnes semaines. Elle n’a pas encore la force nécessaire pour avancer et coordonner ses mouvements. Ça nous laisse un peu de répit... ! Même si, elle rampe déjà très bien.
Je continue à réfléchir à mon avenir professionnel. Je m’endors même tous les soirs en y pensant.
J’avais étudié assez longuement un projet. Ce matin, j’ai utilisé un petit outil astucieux pour détecter le potentiel de mon activité et je suis tombée sur la concurrence. Le syndrome de l’imposteur m’a frappé de plein fouet. Tout le monde me dit que ce que je fais est super mais j’ai aucune formation.
Je me raisonne… Je dois quand même essayer. Et pas faire comme d’habitude, un truc vite fait bien fait que je vais laisser à l’abandon car la peur prendra le dessus puis me dire que si je m’étais réellement donné les moyens, j’aurais peut-être réussi à tirer quelque chose.
En fait, ce qui est ennuyeux quand tu decides de vendre des choses matérielles, c’est que, si un jour ça cartonne, il faut voir grand. Bon...disons que d’ici à ce que je vende réellement des centaines de trucs, j’aurais eu le temps d’y réfléchir.
]]>--------- // 15 Août
Chez mes beaux-parents, ça devient compliqué… Ils sont trop stressant.
Je n’avais jamais vu parce que je crois qu’elle a toujours fait un peu attention en ma présence mais ça fait 11 ans que je suis dans cette famille, et je réalise seulement maintenant que ma belle-mère est une vraie tortionnaire. Je disais à Josh qu’il exagèrait… il a largement diminué les choses en réalité !
Je comprends tant de choses sur Josh quand je vois sa famille. Cette colère permanente, ce sentiment d’insécurité. Il s’est toujours senti lésé. Il a tout le temps le sentiment que je l’accuse de quelque chose mais c’est normal, sa mère n’arrête pas de critiquer absolument tout. Rien n’est suffisamment bien pour elle.
J’ai envie de rentrer et de profiter de mes vacances. J’ai presque même pas envie que mes parents viennent... !
‐------
Toujours le 15 Août
Nous voilà rentrés à l’appart. Dans lequel je ne me sens pas vraiment chez moi. Pas du tout, même.
Cet appart est chouette. Bien situé, hyper bien isolé, plus grand, plus moderne...mais y a pas de rangement.
2 pauvres placards… Je ne retrouve rien. Dès que je veux faire quelque chose, je dois tout déballer. Si bien que...la flemme...donc je fais rien...
Et comme toujours quand je rentre de chez mes beaux parents, j’ai envie de vide. Plus que ça. J’ai BESOIN de vide.
Leur maison est étouffante de bibelots et autres ramasse poussière.
Du coup, j’ai commandé des tonnes de petites boîtes de rangement pour tout et n’importe quoi. J’espère avoir un peu de temps quand mes parents vont venir à la maison.
--------// 18 Août
Mes parents sont arrivés. Ils ont réservé un air bnb dans l’immeuble d’en face. C’est génial parce que ça nous évite d’avoir des difficultés à circuler dans l’appartement, ils dorment plus confortablement, pas de lessives à faire à leur départ. On est pas en galère d’espace pour une fois.
Nous sommes allés déposer ma voiture au garage… 2400 euros de réparation. Voilà qui est motivant pour s’en servir réellement tous les jours.
Je déteste conduire mais ça devient indispensable. J’ai besoin de gagner du temps, j’ai besoin de pouvoir aller faire les courses vite fait. J’en ai marre d’entendre Josh dire "OK tu conduis ?" parce qu’il a la flemme d’aller en vadrouille le week-end et veut juste rester devant son PC.
Tori dort de mieux en mieux. Je revis.
Elle fait une grosse sieste le matin et en début d’après-midi. En général, elle zappe la petite sieste d’après goûter mais ça permet de la mettre au lit relativement tôt. Notre rituel du coucher fonctionne relativement bien, je suis vraiment contente de ce que j’ai réussi à faire pour le moment.
Retrouver du temps pour faire des bricoles me fait un bien incroyable !
J’attendais rien de mes 10 pauvres jours de vacances. Au final, j’ai quand même un peu de repos. Il faut que je continue à cocher les cases de ma to-do pour me vider la tête avant la rentrée.
Je vais essayer d’avancer encore un peu tant que je peux laisser Tori jouer avec son papy et sa mamie.
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Un jour de télétravail, après le bain de Tori, Josh m’a trouvé dans une position extrêmement bizarre, avec Tori dans les bras. Il a rapidement compris que quelque chose clochait sévèrement.
Il l’a posé dans son parc et m’a allongé par terre. Ensuite, il a eu la peur de sa vie.
Je me suis mise à convulser sur le sol, les yeux révulsés. Je poussais des cris stridents. Tori pleurait. Ma mâchoire était serrée.
Quand j’ai fini par arrêter, il a eu le sentiment que je ne respirais plus
Paniqué, il m’a fait un massage cardiaque. Enfin, je suis revenue à moi.
Mais, je ne savais plus rien. Ou j’étais, qui j’étais, la date du jour,...
Je ne me souviens de rien de cet épisode. Pour moi, je suis allée dans le salon avec une Tori fatiguée par son bain dans les bras pour prendre sa tutute et je me suis réveillée avec 3 pompiers au dessus de moi, le visage de Josh inquiet, Tori dans ses bras avec sa petite bouche ouverte de curiosité. Ils m’ont demandé quel jour nous étions, ce que je me souvenais avoir fait. J’ai vu mon PC de boulot, encore ouvert sur la table du séjour. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose...mais c’était un trou noir.
Si je croyais un tant soit peu à une vie après la mort, je suis maintenant sûre que non. Il n’y a rien. Il s’est écoulé 15 minutes qui m’ont paru être un battement de cils.
Ils m’ont embarqué dans leur camion toutes sirènes allumées et conduite à l’hôpital. Juste eu le temps d’envoyer un SMS à la fille de la Présidente pour lui dire de ne pas m’attendre le lendemain matin pour notre rdv.
Tout ce à quoi j’ai pensé pendant ce trajet, c’était que j’avais Tori dans les bras, j’avais peur d’avoir chuté avec elle.
"Ne vous inquiétez pas, votre conjoint a géré." M’a affirmé la pompier.
Je n’ai appris tout cela que bien plus tard, à l’occasion d’un rendez-vous avec le neurologue durant lequel il lui a été demandé de relater les évènements qui ont conduit à mon hospitalisation.
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Je viens d’apprendre le décès du bébé de 15 mois d’une fille que je suis depuis une éternité sur Insta.
Ça m’a fait un choc. Elle avait posté y a 3 semaines que son bébé était en soins intensifs et ne donnait plus aucun signe depuis. J’avais un mauvais pressentiment. Elle a fini par annoncer son décès car tout le monde s’inquiétait. J’allais voir son compte quasiment tous les jours dans l’espoir d’avoir une bonne nouvelle.
Je m’étais tellement identifiée et projetée quand elle a déménagé, été enceinte, ses débuts dans l’allaitement, la DME… C’est un des rares comptes insta que je suis que j’ai montré à Josh.
J’arrête pas d’y penser. J’ai parcouru son fil de photos avec un sentiment d’injustice et de vulnérabilité. Je n’arrête pas d’avoir le visage de son bébé devant les yeux avec ses 4 petites dents...et je ne peux pas croire que tout se soit arrêté aussi vite pour leur famille. Ça me rappelle la fugacité de la vie. Rien n’est jamais acquis. C’est angoissant.
C’est chiant ces angoisses de tout et de rien. J’avais pas ça avant. Je ne sais pas d’où ça sort.
Oprah m’a fait remarquer que c’étaient des angoisses inutiles car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. J’ai aucun contrôle sur ça. Elle a raison.
Il faut juste que je vive le moment présent. Que je lâche prise. Ne pas penser au futur, à tout ce qui pourrait ou ne pourrait pas se passer...
Certains ressassent le passé, moi, je vais toujours de l’avant mais parfois (souvent), je vois un peu trop loin.
Je fais des plans sur la comète qui servent à rien parce qu’il se passe toujours un truc qui vient contrecarrer mes ambitions.
Bref, depuis cette nouvelle, je me sens mal. C’est trop imprévisible pour une fille comme moi, qui prévoit tout à l’avance. En même temps, je pourrais me faire écraser par un arbre qui tombe au moment où je passe ou je ne sais quoi. Je n’ai pas developpé l’angoisse de marcher près des arbres pour autant (du moins, pas encore !).
En plus, ce qui participe à ce sentiment de malaise, c’est qu’elle ne s’étale pas exactement sur les circonstances (ce que je peux mille fois comprendre hein mais j’ai le sentiment que si je savais ce qui s’était passé et que je pouvais me dire "ok, ça ne m’arrivera pas à moi parce que...", je me sentirais mieux).
Je ne sais pas comment on peut se relever d’une telle épreuve...Je pense à toutes les affaires qu’elle a du ranger, la chambre vide.
J’éprouve un immense sentiment d’empathie. Je sais pas si ce sont les hormones mais ce trop-plein d’émotions est difficile à canaliser.
Je n’arrive pas à me détacher de cette histoire.
Pour en revenir à nos moutons, tout cela a fait écho à mon hospitalisation. Josh a vécu un moment très difficile. Il a cru me perdre. Quand je suis rentrée à la maison, il ne m’a plus lâché d’une semelle. Il me disait qu’il entendait encore mon râle avant de faire le massage cardiaque.
Et, il a réalisé à quel point j’avais tiré encore et encore sur la corde. Le médecin lui a à nouveau rappelé que j’avais besoin de repos. De VRAI repos.
Pas juste de faire une petite sieste par-ci par-là pour essayer d’enchaîner. Mon corps était au bout du rouleau.
J’ai été arrêté 15 jours.
Josh a passé la première semaine à faire une petite partie de ce que je prenais en charge. Ensuite, j’ai repris les rennes sur pas mal de trucs (les courses, les commandes de trucs de bébé, couches, petits pots, rdv pédiatre et compagnie)
Hier, il m’a avoué qu’il en avait marre de ne rien pouvoir faire pour lui, de faire des tâches en boucle. Il sature.
Mais, je ne suis pas sûre qu’il comprenne qu’on doit s’épauler...Il revient toujours au même sujet en boucle.
"Mais les mamans là, y en a plein qui sont mères célibataires...et puis, les femmes font ça depuis des millénaires...comment ça se fait que nous on y arrive pas ?
- On y arrive. C’est juste qu’il faut faire un choix dans ses priorités. Demande à des mères qui enchaînent avec le boulot, qui ont un travail prenant, pas de famille à proximité...Elles font des choses au détriment d’autres, c’est tout."
Après cet épisode, je me suis beaucoup questionnée sur mon job.
Ça fait quand même un sacré bout de temps que j’ai plus la motivation. J’ai changé de boîte en 2019. C’était challengeant. Moi qui me plaignais de m’ennuyer sans cesse, je me retrouvais avec des responsabilités. Sans doute un peu trop pour mes épaules.
Y a eu le COVID et depuis, j’ai plus envie. Pourtant, même s’il y a des tâches redondantes, aucune journée ne se ressemble. Mais, il faut le dire, j’ai un job stressant ou on me demande trop souvent l’impossible.
Hier, j’ai bossé, à mon initiative, sur une présentation à diffuser sur les écrans. J’ai pas vu le temps passer. C’est ça que j’aime faire.
Je crois que, finalement, je ne suis pas faite pour être une exécutante. Au cas où j’avais encore des doutes...j’aime créer.
Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas orientée dans cette direction.
J’ai repris le chemin du boulot une semaine plus tard. J’étais pressée d’y retourner. J’avais le sentiment que j’allais retrouver une vie, profiter un max de mes journées. Je suis arrivée conquérante et deux heures plus tard, je regardais des photos de mon bébé qui me manquait terriblement. À la pause déjeuner, j’ai pas pu m’empêcher d’appeler la crèche pour m’assurer que tout se passait bien. À 16h45 tapantes, heure où j’ai le droit de partir, je sortais du bureau.
Depuis ma reprise, le boulot me semble dénué de sens, sans intérêt. Je fais...ce qu’on me demande. Rien de plus. Je ne m’investis plus du tout. Je n’arrive même pas à faire mes heures. Heureusement, j’avais cumulé pas mal d’heures supplémentaires quand j’étais enceinte donc je les ai écoulé tranquillement. Mais maintenant, je dois être dans le négatif. Le travail n’a plus AUCUNE importance à mes yeux.
Puis, j’ai été malade tout le week-end de l’Ascension. Yeux qui pleurent, nez qui coule, oreilles qui démangent...je pensais que c’était le pollen qui faisait des siennes. Mais non… car ensuite, ça a été le tour de Tori...(avec la découverte du mouche-bébé, un calvaire). Puis de Josh.
Ils se sont vite remis sur pieds. Mais pas moi.
Et comme toujours, j’ai tiré sur la corde jusqu’à me réveiller un matin bien plus mal que les 3 dernières semaines.
J’avais des douleurs dans la poitrine. Josh avait été assez hermétique à mes plaintes. Il a aidé. Vite fait. Juste assez pour apaiser sa conscience.
Je n’ai pas pu aller travailler ce matin-là. Je suis rapidement montée en température. À 10h, je lui ai envoyé un message pour lui dire que si ça retombait pas, je partais aux urgences. J’étais à 40.5°.
Ça a été la panique à bord. Josh réalise -ENFIN- que je ne suis pas surhumaine. Le médecin me dit que je ne guéris pas car mon organisme est épuisé, il n’arrive pas à lutter contre l’infection. Coup de massue pour Josh, il lui dit carrément qu’il doit prendre le relais pour que je me repose sinon, si aucune amélioration sous 72h, ils m’hospitalisent pour me passer sous perfusion. De toute façon, mon corps ne produit quasiment plus de lait tant il est fatigué (d’ailleurs, je m’en veux beaucoup mais c’est un autre sujet). Les radios des poumons révèlent que j’ai une pneumonie.
Voilà maintenant une petite semaine que je vais mieux.
Je tousse encore, j’ai toujours un peu mal quand je respire mais la guérison fait son chemin. J’ai l’impression de revivre !
On ne se rend jamais compte à quel point la santé est importante que quand on est souffrant.
Quant à Josh, je crois qu’il lui fallait au moins ça pour se rendre compte qu’il ne peut plus continuer sa petite vie comme avant.
Il a été actif à la maison, s’est nettement moins posé devant les jeux vidéos, était tellement plus calme et posé.
Un vrai bonheur de le retrouver et de pouvoir passer du temps avec lui.
J’espère que ça va durer et qu’il ne va pas relâcher ses efforts en voyant que je retrouve la forme.
Il va garder Tori tout le mois de Juillet.
Ce sera moins sportif pour moi de jongler entre crèche, boulot et maison.
Même si le mois de Juillet s’annonce chargé socialement…
Déboussolée ? Triste ?
Je n’avais pas pleurer comme ça depuis un long moment.
Oprah est venue voir Tori l’autre jour.
Elle a pleuré dès qu’elle l’a vue au dessus de son berceau puis a été ronchon tout l’après-midi.
Dans le même temps, Oprah s’est plainte d’à peu près tout.
Qu’elle était débordée (alors que franchement, je l’ai aidée à y voir plus clair dans ses tâches, elle a rien à faire, en une demi-journée elle peut tout boucler), de ses travaux qui n’en finissent pas alors que sa crémaillère est en juin, de ses milles et un voyage à organiser, qu’elle n’a pas assez d’argent, qu’elle doit faire attention en courses. Elle est à nouveau sur son labrador et finalement, un bébé quand même. C’était fatiguant de l’écouter. Je n’ai plus la patience.
Samedi, c’était une journée comme toutes les autres ces derniers temps…
Mais alors dimanche...l’enfer.
Déjà, j’ai passé une nuit atroce.
Le vent soufflait dans les volets, Josh faisait que de ronfler mais surtout, surtout, le chat a foutu un bordel monstrueux.
Je sais pas si c’est la chute d’hormones qui fait son œuvre mais ça m’a tapé sur le système. Il m’a poussé à bout. Je me suis levée plusieurs fois en l’entendant pleurer dans le salon, suis restée avec lui une bonne trentaine de minutes à 3h du matin pour le caliner, le regarder manger ses croquettes...Et, il n’arrêtait pas.
Dès que je retournais me coucher et commençait à me rendormir, il faisait claquer les portes pour qu’on se lève… D’habitude, je m’en fous. Je le laisse faire jusqu’à ce qu’il voit que ça sert à rien mais avec Tori, c’est différent. J’ai pas envie que ça la réveille.
Après plusieurs aller-retours et sommations, je me suis levée en furie, épuisée et je l’ai poussé de la porte qu’elle grattait. J’ai pas mesuré ma force, il a attéri dans les chaises.
Je m’en suis voulue instantanément et là, alors que jusqu’ici ça allait à peu près, j’ai éclaté en sanglots, à genoux, contre l’accoudoir du canapé.
J’entendais Josh ronfler dans la chambre, je voulais qu’il vienne me prendre dans ses bras...je me sentais incroyablement seule...
Mais quand je suis retournée au lit. Il avait pris toute la place, la couverture à lui et il ronflait comme un bienheureux. Tandis que moi, je ne trouvais pas le sommeil et j’avais les joues salées d’avoir trop pleuré.
À force de me tourner et retourner, je crois que je lui ai mis un coup ou je ne sais pas. En tout cas, ça l’a réveillé. Il m’a demandé ce qu’il m’avait fait pour mériter ça. Il m’a serré contre lui, caressé doucement le bras et j’ai réussi à m’endormir.
Mais, pas pour longtemps, avec le changement d’heure, Tori s’est réveillée un peu avant 5h.
Le Chat a continué à faire des siennes en m’entendant me lever pour donner le sein donc une fois Tori recouchée autour de 6h, je me suis levée pour qu’il arrête de miauler comme un damné.
Josh, lui, s’est réveillé à midi passé. J’ai tout géré seule...Tori s’est réveillée à 8h et n’a jamais voulu se rendormir jusqu’à...16h. Je piquais du nez pendant que je lui donnais le sein.
J’ai décidé d’aller dormir en même temps qu’elle.
Et...à 19h, Josh l’a laissé pleurer (ou pas entendu vu qu’il joue avec son casque...) jusqu’à ce qu’elle hurle vraiment. C’est ce qui m’a réveillé. Je me suis demandée s’il l’avait fait exprès pour pas s’en occuper et continuer à jouer tranquille.
Josh arrêtait pas de dire qu’il avait faim mais Tori voulait les bras et il ne m’aide pas...donc pas de repas.
Eh bah...il a commandé un mcdo. Je perdrais jamais de poids avec lui. Je ne m’étais pas trompé en disant que c’était mon plus grand défi.
Tori menait une lutte acharnée contre le sommeil. Elle s’endormait dans les bras et des qu’on la posait dans le lit, elle pleurait dans 5 minutes.
Josh l’a finalement prise pour que je puisse manger (à 22h) et....
...c’est là que tout a basculé…
Il me l’a redonne pour aller sur la console. Je fais les 100 pas dans le salon. Je vais pour la coucher. Josh avait oublié la veilleuse, elle fonctionnait plus. Je marche à tâton dans le noir pour aller à la télécommande de l’éclairage et boum !
Tori se prend une porte.
Josh avait laissé les portes du dressing grandes ouvertes.
Alors, pas de pleurs ni rien mais je panique. Je ferme les portes, j’allume vite les lumières. Rien. Mais Tori est réveillé et en me voyant apeurée se met à faire une petite mou avant de pleurer. Je demande à Josh de la prendre car je me sens mal.
Elle recrache du lait caillé.
Une fois.
Deux fois.
J’appelle le samu.
Ils me disent de surveiller toutes les 2h comment elle va. Inutile d’aller aux urgences, je m’inquiète sûrement pour rien.
Et là, j’éclate en sanglots. Josh m’engueule.
Pourquoi j’ai pas allumé l’éclairage central ? Pourquoi je l’ai pas posé avant d’aller à la télécommande ? Pourquoi les portes sont restées ouvertes ?
Bah parce que je voyais rien du tout. J’avais besoin de lumière. Et toi, pourquoi tu as zappé la veilleuse ? Et qui est allé se mettre en pyjamas d’abord ? C’est pas moi qui ait laissé les portes grandes ouvertes. Tu les fermes jamais. Et en plus, je suis exténuée, j’ai pas les idées claires. Je voulais juste la poser dans son lit et me coucher le plus vite possible.
"Et moi, je suis pas fatigué ? Je bosse quand t’es à la maison. On a pas le même boulot hein."
Il me ressort le sempiternel refrain "je bosse moi pendant que tu pouponnes". Tout ce qu’il entend quand je lui dis que je suis fatiguée, ce sont des accusations.
Je me suis beaucoup demandée pourquoi.
La réponse est pourtant tellement évidente.
Parce que, derrière ces mots, derrière ma fatigue, se cache sa culpabilité à rester inactif. S’il faisait l’effort de m’aider au lieu de passer 7h sur les jeux vidéos en rentrant du boulot (et je dis 7h au hasard, mais je suis sûre que c’est bien plus), ma fatigue serait grandement diminué.
Je n’ai pas pu dormir correctement non plus cette nuit là. J’ai regardé la TV jusqu’a 1h30 puis j’ai mis le minuteur et suis allée voir Tori dormir paisiblement deux heures plus tard jusqu’à la tétée de 5h30. Tout allait bien.
]]>
Elle est sans cesse en train de me parler d’argent. Y a que ça dans sa vie. L’argent.
Alors, bon, d’accord, elle pourrait me dire que moi, je ne parle plus que de Tori…
Je me rends compte que je passe désormais beaucoup de temps sur WeMoms. Petit rituel quand Tori est au sein.
Je ne ressens plus aucun intérêt pour les réseaux sociaux classique. Je me suis connectée rapidement sur Instagram l’autre jour et tout me semble tellement vain, vide de sens, surfait.
J’avais l’habitude d’adorer ce compte avec des photos de voyages et jolies robes.
Au fil de ma grossesse, j’ai commencé à trouver ce compte totalement superficiel, hors de la réalité. Hors de MA réalité.
Aujourd’hui, quand je vois une énième photo de la Tour Eiffel depuis la rue de l’université avec une fille qui fait virevolter sa robe de bal, je suis blasée.
Ces vidéos avec des transitions créatives dans des lieux de rêve me paraissent être du réchauffé.
Ça ne m’intéresse plus. Tout est faux de A à Z. Cela ne m’apporte rien. De la frustration tout au plus.
Bref, tout ça pour dire que, je perds un temps affolant sur les réseaux.
Au début de l’allaitement, je révisais mon vocabulaire. C’etait très bien.
Il faut que je me resaissise. D’autant que j’ai tout à revoir à force de ne pas pouvoir réellement me camper dessus.
Je laisse toujours mon carnet de notes à proximité mais ne le consulte jamais, trop pressée de déverrouiller mon téléphone. C’est devenu une habitude.
Récemment, j’ai écouté le livre audio "The 12 Week Year". Ça m’a reboosté. J’avais décidé que le premier trimestre serait consacré à retrouver mon poids de forme mais c’est raté… J’ai vécu deux mois trop intenses émotionnellement pour faire quoi que ce soit d’autres que de me consacrer entièrement à Tori.
J’attaque la rééducation et j’aimerais coupler cela à une bonne alimentation.
Il faut juste que Josh gère Tori pendant que je cuisine. Et ça, c’est pas gagné. Je dirais même que, le défi, c’est pas de bien manger, c’est de convaincre Josh de m’en laisser le temps.
]]>J’adore ces petits moments que nous avons toutes les deux mais je me sens également très contrainte et prisonnière.
Heureusement que Tori fait de bonnes nuits mais...elle ne dort plus que très peu la journée depuis 3 bonnes semaines.
C’est même pire depuis la visite de la belle famille. C’est un rythme intense.
Josh est sur les nerfs car je salis et dé-range la maison… Il se plaint de ranger à l’infini. Il réalise doucement ce que j’ai pris en charge durant tout ce temps… Même si...je rangeais majoritairement...mon propre bordel.
Je sais pas comment on va s’en tirer quand je vais reprendre le boulot. Ça m’angoisse beaucoup.
À cela s’ajoute ce corps qui me degoute. Mais, il faut l’admettre, je n’arrive pas me défaire de mes émotions quand il s’agit de nourriture. J’avale mes angoisses, je déglutis mon dégoût.
----- Plus tard...
Voilà, j’ai posé mes congés. Il me reste un petit mois avant de reprendre la vie active. Tori aura 3 mois. Je prépare le dossier d’admission à la crèche, elle y rentrera définitivement à la mi-mai. Je crois que ce sera difficile pour moi de la laisser…
Je croyais que j’avais hâte de reprendre le boulot mais l’autre jour, la DG a pris contact avec moi. Ma remplaçante ne sait pas gérer les actionnaires et certaines déclarations à la DGFIP n’ont pas été faites dans les délais. Normalement c’est à la compta de s’en charger mais comme l’ancienne responsable était incompétente, ça avait fini par atterrir chez moi, le couteau suisse.
Souvent, je me dis que c’est pénible de n’être spécialiste de rien. Mais en vérité, pour une entreprise, c’est du pain béni d’avoir quelqu’un qui connaît TOUS les domaines et sait se démerder.
Quoi qu’il en soit, ce coup de fil m’a fait prendre conscience que ce n’est pas réellement le travail qui me manque. Non. Ce job me saoule toujours autant.
Ce qui me manque, c’est une activité en dehors de la maison.
On a un second gros évènement en Août. Je dois ABSOLUMENT retrouver la ligne d’ici là. J’ai aucune envie d’immortaliser ma prise de poids à l’occasion de cet évènement. Je veux vite finir ma rééducation et aller à la piscine.
En vérité, j’ai même pas envie de faire la rééducation périnéale comme le gyneco trouvait que j’étais pas mal mais c’est important quand même. Je ne trouve aucun créneau qui fonctionne avec notre emploi du temps.
Il faut vraiment que je soigne mon alimentation. J’ai préparé mes menus et fait quasiment toutes les courses. Faut juste que...j’y arrive niveau temps.
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À la place, je kifferais bosser sur mes cours. J’ai déjà un mois de retard.
Ou refaire un petit peu de peinture. D’ailleurs, je m’étais inscrite à des ateliers la semaine prochaine, j’espère que Josh voudra bien me libérer.
J’ai à la fois hâte de retourner au bureau et en même temps, pas du tout.
Je crois que j’aurais le sentiment d’une liberté retrouvée avec le travail. Je m’imagine en pause déjeuner, à bûcher sur de nouveaux points de grammaire. J’aimerais pouvoir faire du sport sur ce moment là mais on n’a pas de quoi se laver au bureau et je suis du genre à beaucoup transpirer.
Idéalement, je voudrais que, quoi qu’il se passe, je me garde un créneau pour le sport, la danse, la peinture et les cours.
Ça fait peut-être beaucoup ?
J’ai évoqué brièvement le sujet avec Josh. C’est la première fois depuis la naissance que nous avons une discussion qui ne se termine pas en reproche. J’ai réellement pu exprimer mes sentiments et soigneusement éviter de d’évoquer son manque de volonté à m’apporter son aide parce qu’il y a du mieux.
Il me voyait sur le canapé, le regard dans le vide alors que Tori tétait depuis 40 bonnes minutes pour la énième fois dans la journée.
"A quoi tu penses ?
- À ce que je vais faire quand elle va dormir une vingtaine de minutes tout à l’heure.
- Tu as envie de faire quoi ?
- Beaucoup trop de choses.
- Tu as l’air triste.
- Oui. L’allaitement, c’est difficile. Je me sens vraiment privée de ma liberté. Je n’ai aucun moment à moi pour faire ce que j’aime. Je ne fais que m’occuper de la maison et j’en ai marre.
- Si je pouvais donner le sein, je le ferais tu sais...
- Ça me fait peur pour quand je vais reprendre le travail. Déjà maintenant, en congé, je ne vis plus alors quand je vais bosser toute la journée, j’ai peur de pas tenir le coup...
- Oh "tu vis plus"...tu exagères !
- Ça fait 2 semaines que tu es là. Qu’est-ce que tu m’as vu faire pour moi ?
- Bah...tu t’es mis de la crème...t’as...fait tes exos.
- Ce sont 2 trucs que je suis obligée de faire si je veux récupérer. Quoi d’autres ?
...."
Au final, j’ai lancé Just Dance mais au moment où j’ai enfilé la dragonne, Tori s’est réveillée. J’ai regardé Josh et il a pris le relais, un peu à contre cœur.
J’ai mis le chrono en route et j’ai poussé jusqu’à 25 minutes. Ensuite, je l’entendais perdre patience.
Quoi qu’il en soit, ça m’a fait énormément de bien. C’est un bon début !
Je crois, surtout, que je ne dois pas attendre qu’il fasse sa part, je dois lui DIRE. Sinon, il se passe rien, il reste dans son monde de jeu vidéo.
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J’ai acquiescé aux mauvais conseils de Mamie.
"Laisse la pleurer", "Arrête de la prendre dans tes bras", "faut lui donner la tétine, t’as qu’à la tremper dans du miel", "le débit des tétines 1 de ton biberon est trop rapide, il faut des réglables.", " tu fais pas chauffer ton lait au micro ondes ?".
Je crois que la prochaine fois, je lui dirais que je fais comme je veux.
Au pire, on fera une erreur comme tous les parents, on apprendra, on regrettera et puis voilà...
Je connais personne qui, à l’âge adulte a encore besoin de téter et adore qu’on le laisse chialer dans un coin sans être réconforté.
Elle trouve à redire sur absolument tout.
C’est usant.
Josh était stressée. Anxieux.
Et, en réalité, leur venue dans un moment tel que celui-ci m’a éclairé sur beaucoup de choses concernant Josh.
Avant qu’ils arrivent, il a briqué l’appartement. Même les endroits improbables.
Sa mère, en arrivant, a passé la main sur l’étagère des figurines. Elle a regardé les dates de péremption dans le cellier, regardé comment était rangé notre placard à serviettes de bain...et puis, elle a râlé qu’on mangeait trop tard, que je tardais trop à me laver.
- Bah tu croyais quoi ? Notre rythme est calé sur Tori. Sinon, mangez mais nous on s’occupe d’elle..
- Moi, je gardais notre emploi du temps, surtout avec ton frère, il fallait quand même s’en occuper.
- C’est bien mais nous, on a pas besoin, on a pas d’autre enfant."
En plus, elle venait de nous dire que Josh était un bébé calme qui ne pleurait jamais. Il mangeait et dormait. Il a fait ses nuits directement. Ça facilite la tâche…
Le besoin de Josh d’une maison clean, ça vient d’elle. Mais y a une différence entre une mère au foyer qui laisse ses enfants à l’école toute la journée et un couple qui bosse.
Tori vient de passer un gros pic de croissance. Heureusement qu’ils étaient pas là à ce moment là !
Il a une très nette différence entre l’avant et l’après. Elle commence à nous faire des petits sourires et elle a prononcé ses premiers "areu" ! Trop mignonne
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Finalement hier, il avait à nouveau mal.
Comme par hasard, peu de temps après que je lui ai demandé si on faisait le bain à 18h pour pouvoir suivre par un biberon qu’il donnera pour limiter la confusion avec le sein.
L’idée, c’etait de manger tranquille en tête à tête pendant que Tori dort (comme souvent après qu’elle ait mangé).
Il s’est mis à faire la tête avant de me dire qu’il avait à nouveau mal au ventre et s’est installé sur le canapé avec son téléphone en boudant. Je le sentais énervé. Je voulais engager la discussion mais il a refusé de me dire la raison de sa colère. Je l’ai vu comme une excuse parce que ça contrecarrait ses plans sur les jeux vidéos.
"J’ai pas envie de t’en parler. Ça passera c’est tout.
- Mais j’aimerais comprendre. Ça fait des jours que tu me dis que tu as hâte d’être en week-end, de passer la journée avec nous et maintenant que tu es en week-end, tu te réjouis pas, tu as l’air contrarié.
- Ça sert à rien d’insister, j’ai pas envie de t’en parler. C’est rien. Et puis j’ai mal partout.
- Tu vas pouvoir te reposer là.
- Moui, on verra..."
Plus tard dans la soirée, il m’a laissé gérer les pleurs inconsolables de Tori. Et puis, on s’est pris la tête pour n’importe quoi.
"Je suis fatigué. Bonne nuit."
J’ai eu envie d’exploser de rire.
Bonne nuit ? Fatigué ?
Ça fait 6 mois que mes nuits sont tout sauf bonnes. Et moi, je suis pas fatiguée peut-être à me lever toutes les 2h30 ? Parce que je travaille pas.
La veille, l’introduction au biberon s’était très bien passée mais...il a dû s’occuper de Tori pendant une bonne heure et demi entre le biberon et le rot. J’ai bien vu qu’il en avait marre. Il voulait faire autre chose. Sa console l’appelait.
Il doit encore apprendre à faire preuve d’abnégation. Vraiment, j’attends ses vacances avec impatience. Je crois que je fonde un peu trop d’espoirs dessus. Je vais vite redescendre sur Terre.
Au fond de moi, je m’encourage.
"Ce n’est que temporaire. Tu ne vivras plus ces petits moments quand Tori aura grandi, même quand c’est très difficile. C’est l’expérience de ta vie. Profite de tout ça. Tant pis pour toi. Laisse toi de côté. Tu prendras des moments pour toi plus tard..."
Et, en même temps, est-ce que mon bébé ne mérite pas d’avoir une maman heureuse ?
Quelques semaines à tenir bon, le temps qu’elle grandisse un peu et que Josh apprenne à être patient avec elle.
Hier, on dormait quand il est rentré.
Il a nettoyé et rangé le séjour et la cuisine. Je sais que le ménage, et surtout le rangement, est important pour lui.
Il veut une maison qui ne se salit pas. Une maison morte. Sans vie.
"Moi j’en mets pas partout, je salis rien".
Dans ma tête, je me suis dit " Normal, tu restes 6h devant ton pc, que veux-tu salir?"
Et ses parents qui arrivent là.
Ça va être compliqué...Je ne sais pas comment je vais survivre à leur venue.
Ce moment où Laney descend les escaliers transformée devant un Freddie Prince Jr sous le charme m’a fait rêver moi aussi. Ce film de mon adolescence que j’avais réussi à commander en VHS à la maison de la presse du village.
J’ai revu ce film avec Josh quand ils ont sorti le reboot. C’était vraiment les années 90 et 2000. Mon rêve américain.
Si j’avais pu partir, je pense que je ne serai jamais revenue. Curieusement, Josh a eu ce rêve aussi.
Aujourd’hui, avec notre vision d’adulte, on a plus vraiment envie d’y habiter.
L’américan dream est-il définitivement mort ?
]]>"Les mamans dans le temps, c’était vraiment des super héroïnes. Elles s’occupaient des enfants et de toute la maisonnée pendant que le mari bossait et foutait rien en rentrant, et elles arrivaient à tout gérer !"
J’ai répondu vaguement qu’elles avaient pas de distraction comme nous aujourd’hui et puis que souvent, les aînés aidaient, mais une partie de moi l’a prise pour elle.
Parce que moi, j’en suis pas capable et je me plains que je suis épuisée ou que j’ai atrocement mal au dos, aux cervicales, au ventre, partout.
Dimanche, on a regardé le SuperBowl avec notre bucket KFC. Je me suis endormie pendant le concert de Rihanna comme un boulet alors que le match etait incroyable. J’espère que l’année prochaine je pourrais profiter différemment de cet évènement. Josh était déçu que je ne puisse pas partager ce moment avec lui mais j’étais complètement HS.
Le bucket KFC, c’etait mon dernier plaisir alimentaire. L’objectif, c’est de passer à la dizaine inférieure avant l’événement du boulot à la mi-mars. Ça devrait pouvoir se faire avec beaucoup de détermination. Même si la venue de la belle-famille risque de compliquer un peu tout. Surtout, je redoute les commentaires de ma belle-mère. Elle me fatigue.
J’espère secrètement ne pas avoir besoin d’une rééducation du périnée pour reprendre le sport rapidement. J’ai besoin de cette soupape pour décompresser...mais j’y crois pas vraiment.
Et puis, Oprah a décidé de faire sa crémaillère en Juin et y a un dress code. J’aimerais bien me sentir un peu jolie…
Vraiment, je me sens mal dans ce corps.
En plus, comme mes journées ne sont rythmées par rien d’autre que bébé, bouffe et linge, je ne pense qu’à mes repas qui sont mes moments à moi. J’aimerais faire des choses pour moi plus stimulantes.
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Bon...qui c’est qui a mangé le reste de Père Noël en chocolat et...des Princes ?
Pfff, je crois que j’y arriverais pas. J’ai aucune volonté.
Non en fait, c’est essentiellement parce que je comble mon ennui par la bouffe.
Faut impérativement que j’investisse dans une écharpe de portage pour éviter de me péter le dos et pour avoir les mains libres.
Je dois aller chez l’ostéo pour ma sciatique. Je vais donc laisser Tori seule avec Josh pour la première fois.
Je vais en profiter pour aller en ville rapidement. Je m’absenterai pas plus de 2h je pense si je suis rapide. J’en ai ras le bol de gérer la maison. Je fais pas grand chose pourtant à part les poubelles, les repas, la vaisselle et les lessives. C’est déjà trop. C’est du temps que je prends au lieu de faire autre chose.
Ce qui m’agace, c’est que Josh soit sur ses jeux pendant que je gère les pleurs de décharge pendant 4h. Seule.
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Hier j’ai failli craquer. Tori ne veut que mes bras ou le sein pour dormir depuis quelques jours. Elle pleure des qu’on la pose dans son berceau. Elle pleure aussi dans les bras de Josh. Il comprend pas.
"Tu es toujours pressé de te débarrasser d’elle pour jouer tranquille donc bon. Et elle passe énormément de temps avec moi, tu t’en occupes tout juste 1 ou 2h par jour. C’est pas en changeant 2 couches et en donnant le bain une fois par semaine que le lien avec son papa peut vraiment se faire..."
Hier soir, dans la lumière tamisée en marchant à petits pas avec Tori dans les bras, les larmes me sont montées aux yeux…
Josh m’a confié ce matin avoir rêvé que je le quittais pour un mec qui m’avait offert une belle montre…
]]>Avec Josh on réfléchit à la meilleure stratégie pour gagner un peu de temps avec notre bébé et retarder l’entrée en crèche. Je dois me positionner dans quelques semaines pour le boulot...Pas facile.
Concernant les dépenses, j’attache beaucoup d’importance à mon alimentation.
Pour l’instant, je suis à la maison donc forcément, on dépense un peu plus mais je pense que je pourrais rogner sur le budget bouffe.
Prendre des produits moins qualitatif, arrêter les petits producteurs indépendants.
C’est triste mais j’ai assez peu de choix.
J’ai finalement assez peu de postes de dépenses non essentielles.
À part pour Tori, j’ai pas acheté de vêtements depuis un moment (et c’est pas faute d’avoir mis en favoris mille articles).
Se sentir grosse et ne rentrer dans rien d’autres que des guenilles, ça aide...Ne pas sortir de chez soi aussi. Je peux rester en culotte gainante et peignoir autant que je veux.
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Y a aussi des journées comme celles-ci. J’ai eu un mal de chien à faire dormir Tori. Pendue au sein de 19h à 1h du matin. Réveillée à 7h (avec une micro tétée de 4h à 5h) et rebelotte. Il est 18h00. Elle vient ENFIN de sombrer après 4h de pleurs inconsolables.
J’hésite entre manger, dormir ou me laver.
Et d’un coup, je me rappelle ce que je disais y a quelques mois. Ces personnes qui me disaient que je n’aurais le temps de RIEN et moi qui pensais qu’elles éxagéraient. On a la chance d’avoir un bébé calme en dehors des pics de croissance mais pour d’autres, ce doit être comme ça tous les jours. De quoi être au bout du rouleau.
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Et après ces intenses 48 heures, mon bébé est redevenu calme et angélique.
Je ne me lasse pas de la regarder…
On doit déjà lui acheter de nouveaux vêtements, le 1 mois commence à être vraiment juste.
Il est déjà presque midi. Je n’ai rien fait de ma matinée à part prendre un petit déjeuner rapide. Je dois absolument aller à la pharmacie et me laver, on a un rendez-vous médical ce soir.
J’aimerais bien aussi faire une petite séance d’étirements et mes exercices de respiration. Mon corps se remet de la grossesse avec une telle lenteur… c’est aussi pour ça que j’aurais aimer donner naissance plus jeune. On récupère plus vite. Mais, je n’aurais pas pu vivre tout ce que j’ai vécu.
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Quand je regarde sa petite bouille, je me sens apaisée.
L’avoir près de moi est une evidence. J’aurais du avoir un enfant plus tôt.
Mais quand elle demande le sein pour la 3 ou 4eme fois en à peine deux heures et que mon corps n’est que souffrance, je vois tout ce que je ne peux plus faire. Je me sens....coincée. Et en même temps, j’ai envie de construire ma vie de famille.
Je voulais partir à Florence et à Londres, maintenant, je rêve de vacances à la mer avec Josh et Tori. Je crois que le moi d’il y a 10 ans aurait qualifié cette vision des vacances ringardes. En réalité, ce sont les vacances que Josh et moi avons eu la chance d’avoir enfant. Des souvenirs heureux qui ont traversé le temps et que nous voulons offrir à notre fille.
Josh me faisait remarquer tout à l’heure que ça faisait 3 mois que je ne travaillais plus.
"Ça te manque ?
- Bof. Je trouve les journées longues mais c’est parce que je ne peux pas faire exactement ce que je veux.
Les choses sont devenues un peu trop routinière. Ma seule surprise de la journée c’est de connaître le contenu de la couche de Tori...!"
Que ferais-je si en ouvrant les yeux je n’avais AUCUNE obligation ou contrainte ?
Une longue promenade en forêt. Un peu de peinture. Mes cours de langue. Des photos et des vidéos créatives. Et, Là, Maintenant, tout de suite, probablement de la danse.
Parfois, j’envisage d’ouvrir mon studio.
J’aurais du passer mon DE. C’était si peu accessible quand j’étais en âge de le faire.
C’est pour ça que je ne veux pas trop m’isoler de la ville. On peut dire ce qu’on veut, vivre dans un village reculé à l’époque où Internet en était à ses débuts, ça ouvre très peu de portes. Je veux pas que Tori soit limitée dans ses choix par manque d’accès, même si aujourd’hui, internet offre un million de possibilités !
Ils annoncent beau la semaine prochaine. Je pense qu’il est temps pour moi de sortir de ma bulle et d’aller prendre l’air avec Tori.
Les parents de Josh arrivent dans 10 jours, je ne sais pas comment on va s’organiser. Je ne sais pas où on va les faire dormir… je fais encore des siestes en journée, je me couche tôt pour assurer entre 3h et 5h30 du matin. Ils vont me fatiguer plus qu’autre chose.
Aussi, un point qui n’a rien à voir, je me sens lourde. Je ressens le besoin impérieux de perdre du poids coûte que coûte.
J’en ai marre de trainer ma carcasse comme ça. Et en même temps, je mange n’importe quoi par ennui et...par angoisse.
Rester seule à la maison me donne trop le loisir de réfléchir à tout et n’importe quoi et comme je ne suis pas pleinement opérationnelle pour faire plein de trucs...je peux pas m’occuper l’esprit. Ça ouvre la porte à beaucoup trop de choses. Pour contrer mes divagations, je zieute des sites de ventes en ligne. Puis, je me rappelle que je veux faire un max d’économie et moins consommer, ce qui me frustre encore plus.
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Franchement, j’ai maudit Josh aujourd’hui. Vraiment.
Il est rentré vers 14h30. Il a réveillé Tori qui venait de sombrer 10 minutes plus tôt après 3h de tétées quasi non stop parce qu’elle lui avait manqué.
Ensuite, jusqu’à 18h, je n’ai pas arrêté. Entre 2 lavages de bodys et culottes. J’ai eu le temps de boire mon thé et puis.. c’est tout.
Il était sur les jeux...et à un moment, alors que Tori pleurait à nouveau pour être au sein, il a remis son casque pour plus l’entendre...Ce geste m’a vraiment peiné.
Puis il était énervé car j’étais fatiguée, j’en avais ras le bol, j’étais vraiment blasée.
Les contractions utérines m’ont vraiment rendues malade. J’étais pas bien et j’avais terriblement mal au bas du dos.
Tori buvait et régurgitait tout ce que je lui donnais un quart d’heure après.
J’en étais à un point où je commençais à regarder des vidéos sur le RGO tellement je m’interrogeais.
"J’ai pas de solution magique. Tu dois prendre ton mal en patience, c’est que le début, ronge ton frein et puis c’est tout. Tu verras quand t’auras des crevasses !
- Alors déjà, j’espère pas avoir de crevasses. J’ai fait bien attention à ce que Tori prenne correctement le sein des le départ. Et en plus, tu me dis ça comme si tu souhaitais que j’en ai !
- Oh mais non, tu prends tout mal...
- Je suis épuisée...donc oui. D’autant plus en te regardant jouer tranquillement quand moi, je suis au bout du bout là.
- Bah qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Moi aussi, j’ai bossé aujourd’hui. J’ai pas le droit de me plaindre ?
- C’est pas ce que j’ai dit...Juste que je suis fatiguée.
Ensuite, on avait prévu de lui donner le bain.
Josh était pas prêt, il commençait à nettoyer la salle de bain à 18h30 alors que Tori se calmait enfin. Il s’est agacé que je le presse.
'Bah je nettoie toutes les semaines la baignoire depuis que tu es enceinte.
- Oui, je sais bien, mais on fait pas ça 15 minutes avant qu’on la lave...Y a d’autres moments..."
Heureusement, ce moment du bain a été assez magique. Reposant. Tori était tellement bien, reposée. Elle se laissait flotter dans l’eau sereinement. Un vrai plaisir de la voir comme ça après tous ces pleurs.
Ça nous a offert une petite heure de répit.
Un bonheur de courte durée car la soirée a été rythmée par ses pleurs tous les 10-15 minutes jusqu’à pas loin de minuit et demi.
La pire journée que j’ai passée jusqu’à présent.
14h30 - Finalement, Tori s’est endormie au sein donc à moi la raclette !!!
Josh m’a serré dans ses bras tout à l’heure. Ça m’avait tellement manqué. On était en galère avec ce gros ventre. Ca m’a fait tellement du bien de pouvoir me blottir contre lui à nouveau. J’ai dit à Tori dans le creux de l’oreille que c’était le meilleur endroit du monde. J’espère que je vais pas développer un complexe d’oedipe incurable, même si pour l’instant, je crois que le meilleur endroit pour elle, c’est d’être pendue à ma poitrine !
----- 20h40
Je viens de finir de donner le sein. Josh est sur le PC.
J’aurais aimé en profiter pour manger. J’ai la dalle. Mais je vais rien faire. Pour voir....
Je vais regarder un épisode de This is Us (qui n’est peut-être pas la meilleure série à regarder pendant le post partum mais c’est pas grave, je l’aime tellement cette série, elle me transporte).
Il lance bien des parties lui. Mon attitude est nulle mais pour le moment, j’ai pas le courage d’aller au delà.
J’espère juste qu’il tirera des leçons de ces expériences du jour.
21h10
Finalement, il nous a préparé des sandwiches avec les restes de charcuterie de ce midi.
C’était pas le plus diététique mais ça fait du bien de manger des trucs qui m’etaient interdit pendant la grossesse !
Maintenant, faut que je me remotive à manger comme il faut. C’est important.
Surtout que, je me rends bien compte que je mange aussi par ennui.
Tori dort plutôt bien la nuit pour le moment donc je n’ai pas besoin de faire des siestes quand elle roupille la journée.
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Dimanche 29 Janvier
Est-ce que ce sont les hormones qui me jouent des tours ?
On se bagarre pour des conneries comme le mobilier du séjour.
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a pas les mêmes goûts et au delà de ça, il trouve que les prix sont faramineux. Il a pas vraiment tort mais est-ce qu’on a le choix ?
Je passe des heures à faire des recherches pour qu’il balaie tout d’un revers de main. "Trop cher" ,"Moche","Salissant","fragile","couleur bof".
C’est du temps que je pourrais mettre ailleurs.
Je crois que je vais laisser tomber.
On gardera nos vieux meubles branlants. Je m’en fous maintenant.
Quand il sera décidé, il fera des recherches. Autant dire qu’on changera pas avant un long moment… Ce sera exactement comme pour la maison.
Je vais devoir me contenter de mon intérieur bancal et fatiguant.
Peut-être qu’il s’en apercevra quand il passera ses congés ici. Ça fait 4 mois que je me traîne à la maison. Avec le boulot, je me rendais pas spécialement compte que ces meubles étaient un calvaire. Toujours à perdre des vis quand on s’assoit, cette porte qui ferme mal, ce pied qui menace de se briser… et en même temps, certains ont plus de 10 ans. Ils ont bien résisté pour de la camelote !
En revanche, il est pas question que j’accepte du mobilier que je trouve hideux. J’ai envie de me sentir bien chez moi quand même.
Il y a une chose difficile pour mon côté artistique et créatif : Faire l’impasse sur le beau, le joli, l’esthétique, l’harmonie (et avoir les mêmes meubles Ikea que mon voisin).
Là où Josh ne voit rien d’autre qu’un pot de fleur, moi je vois une couleur, une texture, de la matière, un moyen de réfléchir la lumière. J’ai parlé de l’artiste qui sommeille en moi...j’aurais tout aussi bien pu dire mon matérialisme.
Il y a 7 ans, lorsque j’ai entrepris de refaire intégralement la terrasse, Josh était tellement heureux du résultat. Même quand il pleuvait, il appuyait sur l’interrupteur juste pour le plaisir d’observer les jeux de lumières que j’avais imaginé.
Mais...je l’avais pas consulté. Maintenant, j’ai envie qu’on prenne nos décisions à deux. Seulement...trouver un consensus est plus complexe que je le pensais.
Hier, Josh a manifesté l’envie de faire de la brioche. Je sais qu’il aime pâtisser. C’est peut-être un bon début. Je vais acheter de quoi faire quelques trucs.
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Lundi 30 Janvier
Ouh la la les courses...
Ça faisait 1 bon mois qu’on avait rien acheté à part un petit drive de complément en rentrant de la maternité. Comme j’ai plus aucun menu, j’ai fait un peu à l’envie. Bah...300 balles !
Et encore, j’ai pas pris de fruits et légumes, on ira au marché.
Quand je regarde Tori, je vois le portrait de son père. Ça me convient qu’elle n’ait pas mes traits. Ensuite, je réfléchis et je me dis que tout ce que je souhaite, c’est qu’elle soit en bonne santé.
Je ne me laisse pas de la regarder. Quand je l’observe dormir, j’éprouve tellement de sentiments différents. L’amour maternel se mélange à mon envie de redevenir femme et pas seulement maman. De retrouver mon corps, de prendre à nouveau soin de lui, de faire disparaître ce ventre vide, cette sensation de béance. Je veux consacrer du temps à mon bébé, faire des choses avec notre nouvelle petite famille et en même temps, avoir du temps pour me retrouver en tête à tête avec moi-même.
Je pense que je vais commencer à tirer mon lait pour que Josh puisse donner le biberon dans 3 semaines quand il sera en vacances. Ça me permettra d’aller à mes prochains rendez-vous médicaux plus sereinement sans avoir à gérer la têtée et peut-être même à m’accorder un massage.
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