From now on

Pour des clopinettes

J’ai reçu la réponse tant espérée hier.

Le numéro qui s’affichait était celui de ma chef mais à l’autre bout du fil, la responsable Marketing m’a froidement remercié de prendre sur mon temps de congés pour répondre à des affaires de ressources humaines.
Elle m’a ensuite annoncé, sans belle surprise, que je ne correspondais pas au poste. Ils avaient préféré prendre une jeune fille fraîchement diplômée et moins expérimentée parce qu’ils ont peur que je m’ennuie, que ce n’est probablement pas suffisamment challengeant pour moi.

Ça ressemble à une excuse bidon.
Un peu comme le mec qui assume pas la rupture et qui te sort un "c’est pas toi, c’est moi...tu es trop bien pour moi...".

Alors, elle sort de l’école, elle sera mieux payée que moi et guess what ? ! Elle aura son propre bureau.
Et moi dans tout ça ? Je bouge pas, je continue à réellement m’ennuyer et je reste avec mon bureau ouvert où c’est la foire et sur un poste sur lequel je ne pourrais JAMAIS évoluer. C’est désormais très clair.

Pour faire passer la pilule, ma chef a pris la parole derrière la responsable marketing.
L’appel avait été fait depuis son bureau et le haut-parleur était enclenché.

"Le fait que vous posiez votre candidature pour ce poste m’a fait réaliser que vous aviez besoin de plus de responsabilités et que vous êtes dans une routine désormais. Par ailleurs, le poste que vous occupez actuellement est vraiment méconnu.
J’ai proposé de confier la partie téléphonique deux matinées par semaine à la nouvelle recrue afin que vous puissiez travailler plus sereinement sur vos dossiers les plus sensibles et vous isoler.
Pouvons-nous convenir d’un rendez-vous le 2 afin de revoir le profil de votre poste ? J’aimerais annoncer les changements à venir lors du séminaire.
- Oui...
- Parfait. Je sais que vous accordez beaucoup d’importance à ce qu’une ambiance amicale et bienveillante règne dans nos bureaux, j’espère que je pourrais également compter sur vous pour accueillir et former ce nouvel entrant dans notre société..."

Alors, je suis censée lui dire quoi ?
"Salut, tu as piquée ma place alors que ça fait 4 ans que je bosse comme une dingue pour cette promotion. Allez, bonne chance."

Ce serait pas juste. Ce n’est pas de sa faute.
C’est un très mauvais pas de la part de la société. Point.

Je n’ai pas arrêté de ressasser ce sentiment de déception depuis hier.
Les larmes me montent aux yeux quand je pense aux nuits blanches, aux tracas, à tous les efforts que je fournis pour donner le meilleur de moi-même tout le temps pour des clopinettes.

Mais tout ça, c’est fini… Je vais méditer tranquillement, vider ma tête de toutes les mauvaises choses qui la traversent, faire table rase et avancer, comme toujours.

2017 sera l’année du changement.