L'ennui mène à la créativité ?
Encore une journée à s’emmerder comme un rat mort au bureau.
Parfois, je me dis que je devrais m’estimer heureuse mais quand je franchis les portes de l’ascenseur, j’oublie aussitôt cette phrase.
L’autre jour, on me disait "Oui mais moi, je suis au chômage, je rêverais d’avoir un job, toi qui en as un, tu ne réalises pas la chance que tu as."
À l’heure ou le chômage est elévé, avoir un emploi devrait être considéré comme une chance…
Est-ce une chance de s’ennuyer profondément ?
L’ennui me cause une insatisfaction, une frustration, une impression grandissante de m’abêtir, une lente dépréciation personnelle.
Ce sont 40 heures que je passe avec une sensation de vide, d’inutilité, de gaspiller mon temps et mon potentiel.
Plus rien n’a d’intérêt. Tout est vide de sens, plat.
Et pour couronner le tout, je devrais me sentir honteuse de souffrir de la situation.
Les gens qui sont au chômage et qui sont heureux de faire des activités ou de se lancer dans des projets palpitants ne sont pas légitimes eux non plus.
Il est tout aussi gênant d’avouer qu’on est payé à mortellement s’ennuyer que d’apprécier être au chômage.
Il paraît même que l’ennui mène à la créativité...
Je disais justement l’autre jour à Josh qu’il me faudrait une idée de génie.
Une idée unique qui permettrait de créer des produits dérivés et d’engendrer ainsi des royalties.