Quand je pense à mes choix, je me rends compte que je suis en adéquation avec moi-même. Le moi enfant.
Celui qui aspirait à de grandes choses. Qui voyait la vie comme une aventure extraordinaire.

Lorsque je parle de mes activités à des gens qui m’ont connue jeune, ils ne sont jamais étonnés.

La danse, l’aérien, le cirque, le parkour. Toutes ces activités sont à mon image.
Originales, décalées et finalement assez peu surprenantes quand on pense à mon enfance.

" Ah oui, c’est vrai que tu préparais des chorégraphies au moindre invité !"
"Je me souviens que tu escaladais les escaliers au lieu de les monter."
" Oui, tu ne quittais jamais le trapèze de la balançoire."

En revanche, quand je parle de mon métier, ils écarquillent les yeux.
Ils me voyaient dans l’artistique, pas coincée entre quatre murs derrière un bureau et un écran d’ordinateur.
C’est aussi là que je voulais m’épanouir mais la vie en a décidé autrement et il me semble désormais bien difficile de contrecarrer ses plans.
C’est pas faute d’essayer mais...c’est effrayant. J’aime le côté sécurisant de mon travail.
J’ai un salaire tous les mois, des primes, la sécurité sociale, une mutuelle, je cotise pour ma retraite.
Même s’il est d’un ennui sans nom et qu’on ne me considère absolument pas.

C’est agaçant ces préjugés sur les métiers.
Pire encore, l’une des premières choses qu’on demande lorsqu’on rencontre un inconnu. "Vous faites quoi dans la vie ?"
Comme si , tre cadre ou artisan avait une quelconque influence sur l’intérêt d’une personne.
Comme si, intérieurement, on se sentait le droit de se dire "Oh non, elle est caissière dans une grande surface, elle doit être stupide et inintéressante."
Et inversement. "Oh non, il est dirigeant d’une grande société, je vais avoir l’air d’une idiote !"
NON. Tu peux être PDG et être complètement con (et inintéressant).

Pour le moment, je reste jeune. Mais ce n’est pas comme ça que je vois ma vie d’adulte.
De véritable adulte, je veux dire. Avec une maison, des enfants et tout le bazar.
Je REFUSE catégoriquement de rentrer dans le monde des mamans surchargées et stressées en permanence qui n’ont le temps de rien.
Moi, je voudrais être disponible.
Faire du télétravail. Avoir la possibilité d’organiser mes journées comme bon me semble sans perdre en productivité.
Ça, c’est en Théorie… Il faudra que j’aille y vivre un jour, en Théorie. Parce qu’en Théorie, tout se passe toujours très bien.