From now on

Ce sera le bon

Ma chef m’a convoquée dans son bureau vendredi.

"Vous viendrez 15-30 minutes avant de partir, il faut vraiment que je vous vois."

Je n’avais aucune idée de ce dont il s’agissait. Je me suis imaginée que le directeur commercial s’était plaint de moi, qu’il lui avait fait tout un cinéma. Je m’attendais à des représailles. Et puis, je me suis dis que, peut-être, c’était en rapport avec le fameux dossier.

Elle m’a accueillie dans son bureau en me lançant des "je ne sais pas comment vous présenter cela de façon positive, j’ai l’impression de m’arracher un bras...". Je l’ai vue rougir et se sentir en danger pour la première fois.
Elle était mal à l’aise.

"Nous ouvrons un nouveau poste dans la société et je me dois de vous le proposer… Néanmoins, je serais vraiment triste si vous quittiez mon service parce que vous êtes très efficace et volontaire. Je perdrais un très bon élément de mon équipe. Il me faudrait deux vous."

Pour me garder, elle me propose une légère augmentation pour aligner mon salaire à celui du nouveau poste et une revalorisation de ma position. Aussi, les deux postes seraient équivalents selon elle.

En terme de considération, en revanche, c’est autre chose. Je suis tombée des nues plusieurs fois.
En soi, je m’en cogne que les autres ne me considèrent pas. Je sais parfaitement ce que je vaux et ce que je fais.
Mais c’est saoulant d’entendre le même refrain à chaque fois. " Ah oui, mais toi, tu réponds juste au téléphone de toute façon." Punaise… que ma vie serait triste si je ne faisais que ça pendant 8h de ma journée...!! !

Difficile pour moi de faire un choix dans ces conditions alors que je viens tout juste de mettre la main sur tous les dossiers qui m’intéressaient.

Mon hésitation repose sur les possibilités d’évolution.

Si ma chef passe Directeur Général de la société l’année prochaine ou l’année suivante, j’ai peut-être une option intéressante. Peut-être seulement. Car si elle devient DG, elle sera forcément obligée de laisser tomber son poste à l’administration financière. Soit quelqu’un d’autre deviendra mon supérieur, soit elle me fait entièrement confiance, ce que je pense, et je la suis à la direction générale.

Sur le poste qu’on me propose, je ne travaillerai plus qu’à 80% pour la France. Les 20% restants seront gérés par le siège européen. Aussi, niveau évolution, c’est très flou… Et puis, est-ce que je ne vais plus bénéficier que de 80% de la participation du coup ? Ce serait bien embêtant. Cette année, le montant de la participation s’élève au delà de 6000 euros ! ! Je peux aussi dire adieu à mes atteintes d’objectifs à 120 ou 130 pour cents.

Mais… évidemment, est-ce que je vais rester dans cette société encore longtemps ?

Une chose est sûre, ma nouvelle philosophie de vie me donne des ailes.
Je n’ai jamais été si sollicitée et eu autant d’opportunités que depuis que je suis optimiste et bienveillante.

Hier, en revanche, ça a été une autre paire de manches.
Je souffre de nouveau des SPM avec le stérilet. Migraine, maux de ventre, envie de vomir.
Et tout ce sang…

J’aurais pu être active, me bouger, faire comme si de rien n’était. Etre positive.
Je sais ce que je suis capable d’endurer.

Mais je n’en avais ni la force, ni l’envie. Je ressentais le besoin de me reposer, d’être mal, de ressentir ce mal au lieu d’essayer de l’oublier. J’ai donc passé mon après-midi au lit à demi-consciente.
Josh est allé chercher McDo à 19h parce qu’il avait faim, ce qui ne m’a guère enchantée… il aurait pu faire à manger. Il a passé toute sa journée sur les jeux vidéos et à écouter de la musique sans se soucier que j’avais envie de me fracasser la tête contre le mur tellement ça tambourinait dans mes tempes.

Aujourd’hui, je ne me sens pas forcément mieux, d’autant qu’il y a cette décision à prendre qui clignote dans un coin de ma tête et qui me pompe beaucoup d’énergie, mais j’ai la force d’affronter la journée dans la bonne humeur.

Je suis presque sûre d’être en anémie ferriprive mais si je fais comme si tout allait bien, tout ira bien.
Il suffit de m’auto-convaincre.

Peu importe le choix que je décide de faire, ce sera le bon.