Passion enflammée
Cela fait des semaines que je remets toute ma vie en question.
Je me suis moi-même créé les contraintes qui me freinent.
Est-ce que je peux quitter un CDI pour aller dans une autre région ?
Oui.
Est-ce que je retrouverais du travail loin d’une grande ville ?
Peut-être pas.
Est-ce que je pourrais y être propriétaire ?
Complètement (si j’achète avant de démissionner évidemment).
Alors qu’est-ce qui m’empêche de faire tout ça ?
...Moi-même…
Pourquoi 4 murs et surtout, un espace extérieur qui m’appartiennent sont aussi importants à mes yeux?
J’ai l’impression que tant que je n’aurais pas ça, je pourrais pas être heureuse.
La limite de la zone de confort dont on nous rabat les oreilles est juste là.
Ça me semble pourtant complètement con comme raisonnement.
En réalité, l’accès à une maison implique bien plus à mes yeux.
Fonder une famille, des liens avec les voisins, s’investir dans des projets municipaux...
C’est un autre moyen de se réaliser.
Plus j’y réfléchis, plus je me dis qu’en réalité, c’est pour palier le fait que, bien que je sois vraiment douée dans ce que je fais, mon travail ne m’apporte rien.
Mais, je ne m’investis plus du tout dans mes passions.
J’ai la flemme de tout.
Au plus profond de moi, je sais que ce n’est pas de la flemme. C’est de la peur.
Cette bonne vieille peur. Celle là même qui m’empêche de partir d’ici.
Exercer mes passions, c’est aussi les exposer aux yeux de tous.
C’est affronter mon propre regard et celui des autres.
Et, soyons honnête, mon regard est beaucoup trop critique.
Je sais déjà que je vais me comparer, me trouver nulle, illégitime, pas assez douée.
Pourquoi m’infliger ça hein ?
C’est tellement mieux de ne rien faire. Au moins, je suis certaine que je risque rien.
Et qui ne risque rien...n’a rien. C’est bien connu.
Comme toujours, je rêve ma vie sans agir.
Est-ce que je ne devrais pas me jeter quand même à l’eau ?
Je n’ai pas refait de photos parce que j’ai réalisé que je n’éprouvais plus de réel plaisir.
J’ai un objectif derrière qui va plus loin que la simple création, je ressens un besoin d’admiration et de reconnaissance.
Cela m’apporte beaucoup trop de déceptions car j’attends quelque chose que je ne devrais pas.
Je devrais juste profiter d’aimer ce que je fais. Aimer le processus et le résultat.
Mais je vais ptet me remettre à la vidéo. Après tout, avec la danse, c’est ma passion première.