Au delà de la fatigue, je suis extrêmement stressée depuis des semaines.

J’ai quasiment pas dormi la nuit dernière.

J’étais agacée, énervée, lasse.

J’ai eu une longue réunion l’après-midi sur ce très gros projet dont la deadline approche.

C’était à la fois rassurant et effrayant.

Ça fait des semaines que je me sens seule sur ce projet.
Y a des secrets de Polichinelle qui servent à rien d’autre qu’a empêcher les gens d’avancer sur les tâches, des degrés de confidentialité différents qui perturbent les échanges car on sait pas ce qu’on peut dire ou non… C’est la pire gestion de projet que j’ai jamais vue.

À la fin de la réunion, j’ai vu l’ampleur de ce que je devais faire. En réalité, pas tant que ça, c’est juste que tout le monde s’en fout, ça avance pas et ça me saoule donc comme souvent, je prends les choses en charge.

C’est un vrai problème car maintenant les gens se disent "oh...de toute, elle va le faire à ma place.". Sauf que j’en ai marre d’avoir une conscience professionnelle et d’être prise pour une poire.

J’étais partie de la maison vers 8h15 et je suisr rentrée...vers 20h15.

Et c’est, encore, encore et toujours, la même rengaine.

Josh n’avait rien fait. Le linge d’hier toujours étendu dans le salon, la table à repasser pas rangée de la veille poussée dans un coin, rien de prêt pour dîner.

Il était devant son PC. Il était content de me dire qu’il avait fait 40 minutes de sport.

J’aurais aimé pouvoir en faire et décompresser…

J’étais si fatiguée, j’ai même pas eu le courage de lui dire quoi que ce soit. Je suis partie direct dans la cuisine, j’ai ouvert une conserve, balancé du surgelé pendant qu’il me racontait à quel point sa journée avait été difficile. Il m’a demandé pourquoi j’avais l’air de faire la gueule.
"Juste, je suis extrêmement fatiguée."

Je lui avais envoyé un SMS, 3h plus tôt pour lui dire que je rentrerai tard jusqu’à fin avril à cause du projet…

Il est reparti joué, puis après, il a même pas débarrassé, il retourné direct sur son pc comme un ado. Ça m’a saoulé, je suis partie dans la chambre. Je me suis endormie vers 22h en révisant.

Sauf qu’à 1h j’étais réveillée...et je ne me suis jamais rendormie.
J’ai essayé des exos de relaxation, de respiration, les trucs qui marchent d’habitude mais rien.

Ça fait des semaines que j’ai des douleurs à la poitrine, j’ai l’impression d’avoir des palpitations. Cette nuit, j’ai eu l’impression que si je m’endormais, j’allais mourir.
Cette espèce de sensation de mort imminente qui m’était déjà arrivée y a quelques mois.

Je repousse mon rdv chez le médecin car je sais qu’il va m’arrêter. Je peux pas être en arrêt maladie alors qu’on est dans le dur du projet. On verra...après… Pour la première fois depuis vraiment longtemps, je me suis "boh après tout, si je meurs...qu’est ce que ça change ? Je vis même pas et j’arrive à rien."

Ce matin, Josh s’est plaint.

Le chat fait de siennes le matin parce que le jour se lève plus tôt donc il estime qu’on devrait être levé aussi, ça l’a réveillé à 7h. Et puis que je rentrais tard, c’était chiant.

Bah oui… je suis ravie d’avoir aucune vie.

Je kiffe préparer mon dej pour le midi à 6h du matin parce que la veille on a commandé à emporter, j’adore me taper des réunions qui durent 5h et qui m’angoissent après, j’aime avoir des cernes qui deviennent chaque jour plus noires que bleues, étendre le linge est ma plus grande passion...
Cette remarque m’a agacée.

J’ai enchaîné ma journée et je suis rentrée plus tôt vers 18h00. Mais j’étais KO, j’ai comaté sur le canapé… Et alors qu’il rentre à 14h tapantes le mercredi, tout est exactement comme je l’ai laissé lundi.

Car lundi aussi, je suis allée en courses direct après le travail, rentrée à 19h, j’ai tout rangé, préparé le dîner, repassé… Et me suis posée sur le canap' à 22h30 pendant qu’il était sur son PC depuis 16h30.

J’ai envie de le jeter par la fenêtre cet ordi, cette console de jeux...j’ai même pas la force d’en discuter avec lui tant je suis fatiguée. Il va encore se braquer, faire des efforts 2 jours et tout va redevenir comme avant.

Je ne sais pas ce qu’il attend...mais il pense sûrement exactement comme au bureau..."oh de toute façon elle va le faire à ma place."... Et je lui donne toujours raison.