From now on

Là-Bas

Ciel, il s’est passé tellement de trucs depuis le 6 Janvier… et en même temps si peu.... !

La nouvelle, celle qui occupe le poste que je convoitais, est arrivée.
J’essaie de me forcer à me dire qu’elle n’a rien demandé mais je n’y arrive pas.
J’éprouve beaucoup trop de rancœur.
Elle est incompétente et totalement inexpérimentée. Je ne comprends vraiment pas le choix de la Direction.
Tout ce que j’espère, c’est qu’elle se plante sur toute la ligne et qu’ils regrettent amèrement de ne pas m’avoir offert ce poste.
Je souhaite qu’elle déteste ce travail, qu’elle trouve mieux ailleurs et que la manager se retrouve comme une pauvre cruche.
Et en même temps, à la minute où cette pensée m’effleure l’esprit, la culpabilité pointe son nez au fond de moi.
Je n’ai pas le droit de souhaiter du mal à quelqu’un. C’est méchant. Je ne suis pas méchante.

En attendant, je suis là, à m’ennuyer, à faire des trucs qui ne m’épanouissent pas et bien en dessous de mes capacités pendant qu’elle accomplit (mal) des tâches qui me semblent super chouettes.
Je n’espère qu’une seule et unique chose, qu’elle déteste ce travail, qu’elle trouve mieux ailleurs, que ça ne lui plaise pas du tout et que la manager se retrouve comme une pauvre cruche.

Quoi qu’il en soit, j’attends la fin du mois pour voir la tête de l’avenant qu’on m’a promis.
Si ça ne me plaît pas, il sera temps de postuler ailleurs.
Sur les conseils d’Antony, je vais prendre des demi-journées et venir en tailleur pour faire peur à la Direction.
Sa responsable s’imaginait à chaque fois qu’il allait à des entretiens d’embauche. Il obtenait ainsi des primes… jusqu’à ce qu’il parte réellement.

Ce n’est pas tant l’argent qui m’intéresse. C’est surtout que je passe 8h par jour entre ces murs et que ce que j’y fais ne me convient plus.
Ça l’était quand je suis arrivée, y a 4 ans et que j’avais zéro expérience...mais maintenant, je m’ennuie profondément.
Je dois, de toute manière, impérativement me rapprocher de notre nouveau chez nous.

Le déménagement a démarré sur des chapeaux de roue car Papa était énervé.
Il ne comprenait pas que certains meubles n’étaient pas encore démontés, notamment le canapé sur lequel nous avions dormi la nuit...
Que les cartons n’étaient pas organisés exactement comme il fallait. Il avait du mal à entendre que, nous, on a fait du camping pendant 15 jours, à se casser le dos en dormant sur le canapé entourés par des cartons du sol au plafond dans un séjour de 20m².
Nous avons passé toute la journée du samedi à charger puis décharger le camion.
Plusieurs fois, j’ai eu peur pour Papa. Il avait l’air mal en point. Il avait les mains qui tremblaient, l’air fatigué.
Je ne veux plus qu’il fournisse de tels efforts… mais il ne peut pas s’en empêcher et il a trop d’ego pour avouer qu’il est souffrance.

Maintenant que nous sommes là-bas, je dois reconstruire tout mon quotidien et mes habitudes.
La machine vers ma nouvelle vie est en route !